Entrées et boutiques
Par l'inscription en latin HAVE placé devant l'entrée principale (vestibulum) à l'époque de Sylla, le propriétaire voulut peut-être souligner la romanisation récente de la ville. Cette entrée était richement décorée en ce qui concerne les parois en premier style polychrome, surmontée de deux façades de temples avec colonnes sur le devant. Le pavement, à carreaux triangulaires de pierres colorées (opus sectile), se terminait par un seuil en mosaïques (aujourd'hui au Musée de Naples) avec guirlandes et masques tragiques. Depuis l'entrée principale, apparaît le caractère particulier de cet édifice qui se rapproche plus des palais grecs de l'époque hellénistique (époque d'Alexandre le Grand) que des maisons de la haute bourgeoisie locale. Notez qu'il y avait deux entrées, une officielle, « publique » et une autre, plus intime, « privée ». De part et d'autre de ces deux entrées, des boutiques (tabernae) donnant sur la rue, permettaient aux propriétaires de continuer de commercer de « chez eux », pour ainsi dire.
Atrium toscan
Le grand atrium reprend le type le plus courant des maisons romaines. C'était la partie de la maison ouverte aux hôtes, aux clients et aux visiteurs. Selon une théorie admise par la plupart des historiens, l'atrium était une cour entourée de bâtiments, précédant la pièce d'habitation du maître de maison. Il s'agissait ordinairement d'une vaste pièce avec une ouverture au centre, carrée ou rectangulaire (cavaedium). Ce mot viendrait de la ville d' Adria selon l'historien et polygraphe romain Varron. Mais une autre étymologie, plus commune, avance que le mot « atrium » viendrait de l'adjectif latin ater, qui signifie « noirci » et suggère que l'atrium primitif était la pièce unique de la maison, où l'on cuisinait, provoquant ce noircissement (l'âtre). Cette pièce correspondrait au « séjour » de nos maisons modernes. Au centre de l'atrium, se trouvait l' impluvium, destiné à recevoir l'eau de pluie, comme son nom l'indique mais qui servait plus souvent de bassin décoratif. Dans la maison dite « du Faune », c'est dans l' impluvium que se trouvait la statue en bronze célèbre d'un faune qui a donné son nom à la maison et dont les propriétaires restent inconnus. Les faunes étaient des créatures légendaires de la mythologie romaine, qui passaient pour être les fils ou descendants de Faunus, troisième roi d'Italie. Ils étaient représentés souvent en dansant ou dans des postures joyeuses. C'étaient des figures apotropaïques (destinés à repousser le mal ou « mauvais œil ») et de bienvenue.
Tablinum
Pièce de « représentation » par excellence, le tablinum comporte un pavement de pierres colorées, disposées de manière à simuler des cubes en perspective, comme dans les cellae (pièces sacrées) des temples d'Apollon ou de Jupiter. Cette maison serait demeurée presque intacte de ses origines à l'année 79 ap. JC. - mais d'autres sources archéologiques avancent qu'elle fut entièrement reconstruite après le tremblement de 62 ap. JC. Ce qui est sûr, c'est qu'elle comprenait une partie « privée » avec des pavements plus diversifiés et un parcours « public » caractérisé par des pavements semblables à ceux des édifices publics qui culminait dans le tablinum ou le maître de maison recevait, scénographiquement, ses clients pour ses affaires.
Les autres pièces
Les autres pièces disposées autour de l'atrium, chambres à coucher (cubicula) , cuisine (culina) comportent, au centre de leurs pavements, des cadres en mosaïque (emblemata) représentant des sujets plus marqués par l'usage privé des pièces (chat capturant un volatile). Les riches propriétaires, riches aristocrates, avaient fait installer un système de bains privés (thermae). La salle de bain se trouvait dans l'aile domestique, à droite de l'entrée, avant la cuisine, pour récupérer peut-être une partie de la chaleur du grand four en usage dans la cuisine (culina). A mi-chemin entre les jardins, l'architecte y a placé la salle à manger (triclinium) qui permettait aux hôtes et à leurs invités d'admirer, en toute saison, les splendeurs de ces deux grands espaces fleuris.
Jardins et exèdre
A l'arrière des parties privées et de représentation, s'ouvrent deux grands jardins (hortus) avec péristyle (colonnades), séparée par une série de pièces en enfilade. Une exèdre (pièce souvent semi-circulaire, avec des sièges où l'on conversait), était placée intentionnellement sur l'axe entrée-tablinum, comme point focal de l'habitation. C'était la pièce la plus riche de la maison, caractérisée par ses colonnes corinthiennes, avec chapiteaux de stuc peints. Le pavement était constitué par la mosaïque grandiose (aujourd'hui au Musée Archéologique de Naples), représentant la bataille entre Alexandre le Grand et le roi de Perse, Darius, à Issos. Cette mosaïque fut inspirée directement d'un célèbre tableau de Philoxénos d'Érétrie, contemporain de la conquête de l'Asie par Alexandre. Cette œuvre exceptionnelle, ainsi que d'autres éléments de décoration, évoquant l'époque hellénistique, ont permis de supposer l'existence d'un lien entre les derniers propriétaires et le souverain macédonien.
source : Guide du site de Pompéi, Electa Pompéi, G. Guzzo, A. d'Ambrosio
A l'aide des indices du texte, reconstitue par les lettres, les noms latins (mots en italique) et français des pièces représentées ci-dessous de la maison du Faune ornés de fresques.
Doc. 2

Doc. 3

Vues de la Maison du Faune




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