Cours

Tableaux de la mythologie gréco-romaine

Andrea Mantegna : Mars et Vénus, dit « Le Parnasse »


Références : - Andrea Mantegna : Mars et Vénus, dit « Le Parnasse » Studiolo d'Isabelle d'Este - 1496
Huile sur toile - 160 cm x 192 cm - Paris, musée du Louvre - inv. 370
Analyse sur Louvre.edu
Texte de Cécile Maisonneuve © 2008 - 2012 louvre.edu - Tous droits réservés.

Un triomphe de Mars et Vénus
Au sommet d'une arche semblable à un arc de triomphe, se dressent Mars et Vénus. À leurs pieds, leur fils Anteros vise de sa sarbacane l'époux légitime de Vénus, Vulcain qui, outragé, le menace furieusement. Celui-ci a installé sa forge dans une grotte creusée au sein d'une élévation volcanique. Une montagne plus douce fait pendant à son antre : il s'agit du mont Hélicon, demeure des Muses. Ces neuf jeunes femmes sont en effet au centre du tableau. Elles ont rejoint le lieu où naît la source Hippocrène. L'ayant soigneusement balayé (les balais sont encore là, abandonnés), elles se sont mises à danser et à chanter au son de la lyre d'Apollon.


L'Amour pur
L'interprétation de cette ouvre a suscité de nombreux commentaires. Ceux-ci s'accordent sur l'idée générale : un triomphe à la déesse de l'Amour pur et des plaisirs intellectuels. Cette représentation fait appel à l'idée néoplatonicienne, largement diffusée au XVe siècle, qu'il existe deux Vénus : l'une, vulgaire et profane, est celle des amours sensuels (le plus souvent représentée vêtue) ; l'autre, céleste et sacrée, est celle qui apparaît dans la pureté de sa nudité, celle qui donna le jour à Anteros (Amour de la vertu qui, dans le tableau, défie Vulcain, représentant de l'amour bestial), celle qui s'élève en protectrice au-dessus des Muses. Sous les traits de cette Vénus, il est également fait allusion au commanditaire de la toile, Isabelle d'Este, à ses qualités de mécène et à son idéal de vertu ; sous ceux de Mars, à son époux, Gian Francesco Gonzaga, le vainqueur de la bataille de Fornoue. Le tableau célèbre ainsi l'harmonie du couple dont le règne voit fleurir et s'épanouir les arts sur la ville de Mantoue.
Pégase et Mercure


Dans ce contexte, la présence de Pégase peut s'expliquer puisqu'il avait le pouvoir, en frappant le sol de son sabot, de faire jaillir la source Hippocrène ainsi que d'arrêter les éruptions volcaniques que provoquaient le chant des Muses. S'appuyant sur le dos du cheval ailé, Mercure tient dans ses mains son caducée et sa syrinx ; il porte son chapeau et ses chaussures ailés. Il est le protecteur du couple Mars et Vénus, dont les animaux symboliques (le porc-épic et le lapin) occupent l'avant-scène.

Mantegna et la mythologie


Cette mythologie s'adapte parfaitement au style de Mantegna et à son goût pour l'Antiquité. Son séjour à Rome (1489) renouvela son répertoire de figures au contact des grands ouvrages romains et des peintures antiques alors récemment découvertes. Il élabore, à la gloire de la nouvelle princesse de Mantoue, une composition claire et harmonieuse, savamment équilibrée dans un avant-goût de classicisme. Sa palette aux tons clairs, sa précision des formes, son exécution très soigneuse ne pouvait alors que plaire à Isabelle d'Este qui avait refusé le portrait que Mantegna avait fait d'elle peu de temps auparavant. Première peinture du  Studiolo d'Isabelle d'Este, réalisée avant juillet 1497, elle resta cinq ans le seul ornement du cabinet privé de la marquise, jusqu'au jour où Mantegna en livra le pendant, Minerve chassant les Vices du jardin de la Vertu .

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